L'activité en ville est toujours aussi impressionnante. Je trouve ça moi-même plaisant de m'installer un moment dans les hauteurs afin d'observer le Cimetière dans son ensemble. Les moins bavards participent activement à l'amélioration de nos remparts ou à la transformation de ressources, tandis que les plus agités ont ce besoin vital de se dégourdir les pattes en expédition.
Le bruit provoqué par les pelles qui s'entrechoquent avec le sol pierreux peut être perçu comme une parfaite harmonie par les plus mélomanes, ou au contraire peut être rapidement agaçant aux oreilles de tous ceux et celles qui sont fatigués et tendus. Et Dieu sait qu'ils sont nombreux.
Nous faisons tout ce qui est en notre possible pour divertir les personnes les plus à cran, on a même monté une pièce de théâtre qui a été un flop total étant donné la médiocrité des acteurs présents dans le bidonville. Seul MrT, qui est plutôt bon public, a su apprécier la prestation, malgré des signes d'ennui flagrants tout au long de la représentation.
Face à toute cette agitation, certains ont du mal à tenir le coup. Le fait de voir des gens s'agiter en permanence, c'est vrai que c'est épuisant. On a tenté de comprendre les raisons du suicide de Dinofee hier soir, en vain. La lutte pour la survie étant un travail de tous les instants, elle devait être trop faible et n'a pu faire face à tant de stress. Les animations ont donc été remises en cause dans leur ensemble. J'ai détruit de mes propres mains la roue de la fortune que je m'étais tant embêté à fabriquer. On a même mis en place une cellule d'aide psychologique pour parer à un futur événement du genre.
Certains parlent même de tabula rasa, détruire pour mieux reconstruire, voilà comment je vois les choses du haut de ma tour en cette soirée orageuse.
Teia