Un nuage de poussière, comme si on fouillait le sol... On dit que cette Ville ne serait constituée que de Fouineurs...

vendredi 8 janvier 2010

Cimetière de la Pelle Oubliée, Jour 2

Le nom donné à notre bidonville a été accepté par tous, et désormais chacun a dans la bouche le nom de ce fameux Cimetière. L'ironie de ce nom a pris tout son sens dans la nuit, lorsque les Hordes vinrent marteler avec leurs membres décharnés nos maigres défenses faites de bric et de broc. Cependant notre muraille a tenu bon, et l'ensemble des citoyens contribue avec toute l'énergie possible à l'amélioration de nos défenses.

L'espoir de survie reste pourtant limité et cela se ressent chez les survivants les moins tenaces psychologiquement. « Mouais, pour sûr qu'on va tous crever demain soir », a commenté le citoyen Nathoule, sceptique. Le moindre élan de pessimisme créé immédiatement une vague de tensions, et l'accumulation de ce stress est, par chance, bénéfique. Du moins pour l'instant. L'esprit général est résolument communautaire, chacun a son mot à dire et chacun est à l'écoute.

L'exploration de l'Outre-Monde se poursuit, dès l'aube, chaque parcelle de terrain est soigneusement ratissée. Des groupes d'expéditeurs se forment pour plus d'efficacité, des bâtiments enfouis ont même été déterrés par les plus chanceux d'entre nous. Des piles de débris divers commencent à s'accumuler aux alentours de la ville, la vision de l'Outre-Monde depuis notre Cimetière est des plus apocalyptiques. L'absence de végétation, la poussière, les ruines de bâtiments et les monticules de tôles et autres amoncellements de planches laissent difficilement paraître que des hommes et des femmes vivaient paisiblement ici, avant que l'horreur ne se produise.

Nous sommes dans une véritable fourmilière, tandis que certains commencent à s'approprier la plaine désertique avoisinante et ramènent des ressources diverses, d'autres, plus manuels, bâtissent des édifices tous aussi bancals les uns que les autres. D'autres encore s'attellent à la transformation de ressources. Avec les deux vieilles scies à métaux rouillées ramenées dès la première journée par Brounie et Keao, on a même pu faire en sorte d'optimiser davantage la production de ressources de base. Nous allons construire de grandes choses !

Je vous laisse déjà, chers lecteurs, les fouilles dans l'Outre-Monde n'attendent pas, et même si nous sommes très efficaces et que nous ne laissons que très peu de zones inexplorées ; je dois user ma pelle au lieu de me reposer contre ce rocher et de prendre le temps d'écrire mon journal ... qui ne sera peut-être jamais lu par personne.



Teia