Un nuage de poussière, comme si on fouillait le sol... On dit que cette Ville ne serait constituée que de Fouineurs...

lundi 11 janvier 2010

Cimetière de la Pelle Oubliée, Jour 3.

Depuis notre arrivée ici, de multiples discussions ont pris place dans notre bidonville, et hormis notre compétence à être très doués dans le grattage du sol, il s'avère également que nous avons pour beaucoup un point commun : l'amour de la bonne nourriture. Il faut dire aussi que les repas à base de biscuits rances et les brochettes de rat commencent déjà à nous lasser. Et lors des repas, chacun y va de sa petite remarque, la bave au lèvres ... « mmmh un steak de chaton ! », « un coulis de melons d'intestins mmmmmh ! ». On a donc décidé d'élire les citoyens plus aptes à être désignés en tant que cuisiniers pour le reste de la ville. Les plus expérimentés dans le domaine étant Sterenn, Kerwyn et moi-même. On a monté un petit atelier cuisine au sein de la ville où chacun possède un rôle précis. J'ai essayé de les convaincre de cuisiner nus, car c'est tellement plus agréable et cela pourrait être notre spécificité. Mais d'après eux, le soleil m'a trop tapé sur le crâne pendant ma journée de fouilles dans l'Outre-Monde, et il était préférable que je me repose.




Je me suis donc reposé, et je me suis réveillé en sursaut avec des drôles d'images dans la tête, et me rappelant avoir vu la veille un vieux four traîner aux alentours de la ville. Je suis donc sorti illico le chercher afin de voir s'il était possible de le remettre en état, et, Ô miracle ! C'est une totale réussite, on enchaîne la créations de bons p'tits plats, et personne n'a encore été malade. Touchons du bois !

Sur le chemin de mon retour en ville, le four sous le bras et mon sac gorgé de ressources, j'ai pu assister à une scène peu banale. Aker fouillait aux environs de la ville à la recherche de souches de bois et de débris métalliques supplémentaires, quand Max arriva, la bave aux lèvres et se jeta sur Aker. Il paraissait comme étant possédé, un sourire narquois jusqu'aux oreilles, pendant qu'il assénait de coups le fouineur, trop surpris pour se défendre. Tandis qu'il s'acharnait sur la victime, il hurlait des noms, il les répétait, inlassablement.




Je n'avais jamais entendu parler de ces personnes, d'où ma stupeur et mon incompréhension. Le temps que j'arrive à proximité de la scène, Max s'était déjà enfui en ville en ricanant. Aker quant à lui était au sol, blessé et mal en point. Le reste des citoyens fut rapidement mis au courant de la situation, beaucoup d'incompréhension et de colère se lisait dans leurs visages. Max était retourné dans sa tente, il semblait apaisé et s'amusait avec une chaîne et tenait d'étranges propos.




La décision de l'exclure de la ville a tout d'abord été prise, le temps que l'on sache ce qu'on allait faire de lui. Le donner en tant que nourriture pour les zombies a tout d'abord semblé être la meilleure solution. Ses crises hystériques et fanatiques pouvant se reproduire à tout moment, il fallait rester prudents. C'est alors que la solution de le faire cuire dans le four fraîchement ramené apparût comme étant la meilleure. On allait le pendre au préalable, avant de le faire cuire, afin qu'il soit transi et raide, et qu'il nous fournisse une viande ferme. La chair tendre, on laisse ça aux faibles. Gantzer était même prêt à parier, que lorsque l'on pend quelqu'un, le pendu se défèque pitoyablement dessus en vivant son dernier souffle. Les paris allaient bon train, un rien nous amusait, malgré la tension palpable.

A l'heure où j'écris ces quelques lignes, Max est toujours en vie, satisfait de son acte. Son apaisement actuel laisse difficilement croire qu'il a été capable d'actes de telle folie et de telle barbarie le jour même. De toutes façons, les temps sont trop durs pour qu'on laisse place au moindre doute, il devait mourir ce soir, et il le savait.

Je retourne voir les autres citoyens pour assister à la pendaison, je ne manquerais ça pour rien au monde ! Enfin un moment de joie et de détente convivial, suivi d'un banquet à la viande humaine délicatement préparé par votre serviteur ...

Teia, la folie gronde, mais on ne se laissera pas abattre, ça non !



Teia